Biathlon | Ski de fond : la Police nationale vise un sans-faute pour les JO 2026
Outre l’armée, la douane ou encore la gendarmerie, la Police nationale possède également depuis peu un éventail d’athlètes spécialisés dans les sports d’hiver et représentant l’institution. Sous l’égide de Louis Laugier, le directeur général de la Police nationale, la Mission Sport, créée en 2022, a ainsi permis à quelques sportifs de haut-niveau de bénéficier d’un contrat de travail les accompagnant dans leur carrière.
Entre autres, la biathlète Jeanne Richard et les fondeurs Théo Schely, puis Mathis Desloges et Rémi Bourdin cette année, ont rejoint les rangs de cette équipe hiver qui est désormais composée de treize athlètes au total.
« Quand je suis rentré, on n’était que six, raconte à Nordic Magazine Théo Schely, qui a intégré l’équipe Police nationale la saison dernière. Maintenant, on est treize. C’est bien qu’ils mettent l’accent sur les sports d’hiver, surtout en faisant rentrer avec moi les deux jeunes prometteurs [Mathis Desloges et Rémi Bourdin, NDLR]. Je suis content, je m’y sens bien. Mine de rien, c’est très différent. On vient d’un milieu montagnard et la Police nationale on connaît un peu moins. Donc j’ai appris à connaître et c’était hyper intéressant. On y découvre tout un milieu, je m’attendais à quelque chose d’assez basique mais en fait non. Il y a plein de métiers différents, plein de facettes qui rentrent en compte. Et quand on fait la réserve opérationnelle, on est mélangés avec des civils et il y a plein de personnes hyper intéressantes qui viennent de tous les milieux. Je trouve ça beau des gens qui donnent un peu de leur temps pour leur pays et pour aider. »
« On table sur les 100 % de participation chez nos athlètes pour 2026 »
Parmi les autres sports représentés, on retrouve également Camille Cerutti, Léo Anguenot (ski alpin), Camille Cabrol (ski de bosses), Marielle Berger-Sabbatel, Melvin Tchiknavorian (ski cross) ou encore Oscar Burnham (para ski alpin), présents ce vendredi à Paris. Paco Rassat (ski alpin), Hyacinte Deleplace (para ski alpin) et Timothy Loubineaud (patinage de vitesse) sont les trois autres athlètes qui complètent cet effectif aux ambitions importantes pour les Jeux de Milan/Cortina 2026.
« On table sur les 100 % de participation chez nos athlètes pour 2026 », assure Jean-François Briand, commandant et responsable du pôle haut niveau de la Police nationale. Après des Jeux de Paris 2024 réussis, où 25 des 42 athlètes concernés avaient été sélectionnés pour 10 médailles au total, les espoirs sont donc de mise pour 2026, avec comme perspective les Alpes françaises 2030.
« Les résultats obtenus pendant les Jeux olympiques et paralympiques nous aident à maintenir ces fonds pour nos athlètes. On a la volonté d’étoffer notre équipe hiver pour les Jeux d’hiver 2030 comme on l’a fait pour Paris 2024 », explique quant à elle Rachel Costard, commissaire générale et cheffe de la Mission Sport, dont la toute première équipe a vu le jour en 2023.
Un effectif de 50 athlètes minimum
C’était sous une belle journée ensoleillée, dans le huitième arrondissement de Paris, que tous ces athlètes étaient donc reçus à la direction générale de la Police nationale. Une première pour l’équipe hiver, qui n’avait jusqu’à présent pas eu l’occasion de se rendre à la capitale.
« On voit au moins, on se rend compte. Je connaissais bien celles et ceux qui gèrent la Mission Sport mais c’est vrai que c’est bien de voir où ils travaillent aussi. Jusqu’à présent, ils venaient nous rencontrer dans notre milieu et donc là, on a pu aussi découvrir leurs locaux. Cela nous sort de notre zone de confort aussi, parce qu’on est entourés de nos montagnes, les Aravis, ce sont des grands espaces. Donc c’était intéressant de venir sur Paris pour cette raison également », poursuit Théo Schely.
Sans forcément se calquer sur les dispositifs mis en place par les militaires notamment, la Police nationale a adopté un système de contrat sur un an renouvelable jusqu’à six années maximum, à moins de passer les concours pour monter en grade. Les athlètes sont ainsi mobilisés par l’institution jusqu’à 25 jours par an pour venir répondre à leurs obligations liées à leur contrat.
« Cela veut dire beaucoup pour moi, parce que ça représente un statut professionnel et c’est un énorme changement pour tous les athlètes. De se rendre compte que, depuis des années, on fait ces sports plus ou moins dans notre coin et dans l’ombre, et d’avoir cette stabilité cela permet de ne plus avoir à se poser ces questions au quotidien. C’est aussi un honneur d’intégrer ce collectif d’athlètes qui a beaucoup de médailles à son actif et qui réussit partout. Je me rends aussi compte qu’on a beaucoup de valeurs communes, c’est très enrichissant d’un point de vue personnel », explique pour sa part Mathis Desloges, qui fait partie de cette toute nouvelle promotion 2025.
55 athlètes forment ainsi ce socle d’athlètes qui représentent la Police nationale cette année, été et hiver compris. Et ce chiffre ne peut pas descendre en-dessous de 50, comme le confirme Rachel Costard, suite à la signature d’une convention cadre avec l’Agence nationale du sport en octobre 2022. Une bonne nouvelle pour ces sportifs de haut-niveau.
Une journée qui a renforcé les liens entre les athlètes et leur employeur
« J’ai été très bien intégrée depuis le début, de ma formation de réserviste jusqu’à maintenant. On a un bon sentiment d’équipe et on a appris plein de choses », observe Jeanne Richard, la seule biathlète de cet effectif depuis la retraite de Caroline Colombo. La Police nationale, ça représente beaucoup pour moi parce que, déjà, il y a une ouverture d’esprit incroyable je dirais. Et puis c’est une super opportunité de pouvoir à la fois faire du sport et avoir cette sécurité qui peut amener d’autres opportunités pour la suite. C’est vraiment top pour cela. »
Si Jean-François Briand estime avoir « noué des relations privilégiées avec la Fédération française de ski » et qu’il est « important de travailler les uns avec les autres », la Police nationale attire de plus en plus d’athlètes chaque année. Ces derniers, sélectionnés sur dossier transmis par les fédérations et l’Agence nationale du sport, sont ainsi consultés par les gérants du recrutement dans l’institution, qui décident ensuite selon l’enveloppe budgétaire du nombre d’athlètes qui vont intégrer leurs rangs. Les nouveaux venus ont ensuite une formation à valider avant d’être officiellement présentés sous contrat.
« On a très vite été bien accueillis pendant la formation, tout s’est très bien passé. On était cinq athlètes au total à Grenoble mi-avril et j’ai eu la chance aussi de la faire avec Rémi [Bourdin, qui n’était pas présent ce vendredi à Paris, NDLR], donc c’était un plus de pouvoir se lancer là-dedans avec quelqu’un qu’on connaît. On a pu découvrir de jour en jour le métier de policier réserviste, je ne connaissais rien et c’était très intéressant de démarrer de zéro, c’était un vrai plus parce que, jusqu’à présent, on ne faisait que du ski ! », raconte le treizième du dernier classement général de la coupe du monde de ski de fond dans un éclat de rire.
Après la découverte des lieux, puis les discours, un échange avec la presse et les séances photo dans l’après-midi, les athlètes ont terminé la journée avec la rencontre du directeur générale de la Police nationale, Louis Laugier. Une journée intense mais qui aura permis de renforcer encore un peu plus les liens entre les athlètes et leur employeur.
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