Biathlon : le magnifique automne d’Amandine Mengin
On avait laissé la Bressaude Amandine Mengin, en mai dernier, en proie au doute : sortant de deux hivers, dont son premier U22, difficiles, elle indiquait dans nos colonnes connaître des problèmes psychologiques. « Mentalement, j’ai énormément à progresser parce que je m’auto-sabote. Je ne fais pas les tirs que je devrais faire, ce qui me pénalise, et je ne skie pas à ma vitesse. J’ai trop peur », expliquait-elle notamment.
Cet automne, c’est une Vosgienne totalement changée que l’on a vu évoluer sur les quatre courses du Summer Tour : deuxième du sprint court et troisième de la poursuite de Prémanon (Jura) en septembre, Amandine Mengin a réalisé le doublé sprint/poursuite le week-end dernier à Arçon (Doubs). Autant de performances synonymes de titre de championne de France de biathlon d’été U22 décroché dans le Saugeais.
« C’est hyper gratifiant d’avoir ce petit truc en plus dans mon palmarès. Je suis plus que contente et cela me conforte dans l’idée que je suis capable d’être constante sur quatre courses, se réjouit-elle auprès de Nordic Magazine. Après, c’est juste un titre et n’annonce rien pour la saison hivernale. »
Un week-end « la tête dans les nuages »
D’ailleurs, Amandine Mengin n’avait pas préparé ces courses de skis à roulettes. « J’y suis allée au plus simple et sans forcément me fixer d’objectifs, révèle-t-elle. J’en ressors d’autant plus ravie parce que j’ai fait des courses largement à la hauteur de mes espérances. J’en suis très fière et contente. »
Surtout, la biathlète de La Bresse (Vosges) a signé, à Arçon, un week-end au sommet de la hiérarchie en prenant la sixième place au scratch du sprint puis de la poursuite. Au beau milieu des stars de l’équipe de France, collectif le plus dense de la planète.
« Quand on me renseignait dans le dernier tour du sprint, je n’avais pas compris que je jouais le top 10 scratch. Je pensais que c’était le top 10 U22 donc je n’étais pas très contente, se souvient-elle. C’est à l’arrivée qu’on m’a dit que j’étais sixième… au scratch. J’ai tilté et compris de suite, je ne réalisais pas ! Cela me paraît incroyable comme résultat. Pas improbable, mais au-delà de mes espérances. Forcément, j’avais la tête dans les nuages ! »
« Je sais que je suis capable de faire le travail sur les skis ; cela me rassure et me permets de moins stresser »
Sujette à un stress tétanisant jusque-là, Amandine Mengin est donc parvenue à le gérer le dimanche lors de la poursuite… elle aussi terminée au sixième rang avec un tir à 19/20.
« Je suis partie avec une petite boule de stress et d’appréhension parce que je n’avais jamais été aussi bien placée. Je me suis retrouvée face à des filles que je savais rapides sur les skis et très fortes en tir. Je savais que je n’avais pas du tout le droit à l’erreur pour garder la place, mais j’ai essayé de ne pas me mettre de pression parce que c’était une course pour apprendre et prendre des repères. J’ai super bien géré le stress et j’ai réussi à faire ce que je savais faire de mieux. C’est une course 100 % gagnante », explique-t-elle.
Pour trouver les raisons de sa progression expresse, la Vosgienne place le curseur sur sa préparation physique. Ayant intégré le groupe post-bac mêlant biathlètes et fondeurs du comité de ski des Vosges – appelé Elite Vosges Ski Team – au début de l’été, Amandine Mengin est coachée par Léo Ponceot dans ce secteur.
« J’ai fait du gros travail sur ma préparation physique, je sens que ça paye et je prends énormément confiance en moi. Je gagne là-dessus et je ne me mets plus la pression sur le tir, note-t-elle. Avant, je savais que je n’avais pas le choix que de bien le réussir pour rester bien placée. Maintenant, je m’offre l’opportunité de pouvoir manquer une balle parce que je sais que je suis capable de faire le travail sur les skis. Cela me rassure et me permets de moins stresser. Je pense que c’est clairement une clé dans ma progression. »
Entraînée au tir par une championne olympique
Au tir, c’est tout simplement Véronique Claudel, championne olympique du relais féminin en 1992 (mais aussi maman de Martin et Paula Botet), qui a en charge ce groupe vosgien. « Avec elle, on se focalise sur des détails qui ont leur importance et permettent de changer la donne d’un tir », lance Amandine Mengin.
Maintenant, après un « week-end incroyable », la Bressaude, « contente du travail réalisé », va tenter de confirmer sur neige. Elle la retrouvera début novembre à Livigno (Italie) avec son groupe d’entraînement avant de mettre le cap sur Bessans (Savoie) pour les sélections IBU Cup prévues du 14 au 17 novembre.
« J’aime beaucoup le circuit national, mais je me languis de prendre une sélection cette année ! On verra sur quel circuit ce sera, mais je veux partir à l’international », ambitionne-t-elle. Elle n’y a plus goûté depuis le FOJE 2022 de Vuokatti (Finlande).
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