Biathlon | « Il a appliqué exactement ce qui devait être fait » : plongée dans les secrets du nouveau tir couché de Quentin Fillon-Maillet, troisième du sprint d’Östersund

Written on 12/06/2025
Aymeric Kubica

Quentin Fillon-Maillet a pris la troisième place du sprint d'Östersund (Suède) ce samedi, après avoir apporté des changements sur son tir couché.

Biathlon : un changement de respiration sur le tir couché pour Quentin Fillon-Maillet

Troisième du sprint d’Östersund (Suède) ce samedi, Quentin Fillon-Maillet a réussi une superbe prestation. Auteur d’un tir parfait, il a marqué les esprits par la qualité de son tir couché alors qu’il était en délicatesse sur l’exercice. Depuis de longs mois, le biathlète se cherchait avec 79 % de réussite l’hiver dernier et un 2/10 derrière la carabine, survenu en septembre dernier sur le Summer Tour d’Arçon (Doubs).

Jean-Pierre Amat, l’entraîneur de tir de l’équipe de France, le rappelle au micro de La Chaîne L’Equipe : « On sentait depuis un moment qu’on tournait autour. Il y avait un problème d’instabilité récurrent sur ces tirs couchés, par des pulses, par plein de choses. On a fait évoluer du matériel, on a changé plein de trucs. »

Quentin Fillon Maillet (FRA) -Nordnes/NordicFocus

Ce mercredi sur l’individuel, il avait encore laissé échapper deux balles sur son deuxième passage sur l’exercice. Un déclic pour le double champion olympique qui pour inverser la tendance a décidé d’effectuer un changement technique sur son tir couché.

« La première fois où on s’est vus avec Jean-Pierre, on avait discuté de la façon d’aborder la respiration dans la séquence de tir. J’abordais le tir en inspirant et, là, j’ai essayé depuis deux jours un tir en expirant, ce qui apporte plus de relâchement au niveau du buste sur le couché », révèle le Jurassien dans une conférence de presse à laquelle Nordic Magazine a assisté.

Quentin Fillon-Maillet (FRA) – Nordnes/NordicFocus

Il ne s’en cache pas : ce changement, il ne l’avait jamais jugé nécessaire jusque-là : « Depuis que je suis petit, je fonctionne de cette façon-là et je n’en avais pas ressenti le besoin immédiat. Mais après le deuxième couché de l’individuel, j’ai vraiment ressenti ce manque de stabilité et j’ai voulu le mettre en place dès le lendemain en tir à sec. »

« Je pensais que ça prendrait plus de temps »

Jean-Pierre Amat pour La Chaîne l’Equipe

Une réussite qui a littéralement bluffé l’entraîneur Jean-Pierre Amat : « Il a parfaitement appliqué ce qui était prévu. C’est magnifique qu’il arrive à le faire. Moi, je pensais que ça prendrait plus de temps. J’en suis très heureux, mais surpris que ça soit possible aussi rapidement. […] Il a appliqué exactement ce qui devait être fait. »

Le spécialiste du tir en profite pour souligner le caractère travailleur de son protégé : « On dit souvent que Quentin est un travailleur, mais pendant la coupe du monde, on le perçoit un peu moins. Et pourtant, que ça marche ou pas, il est là, il cherche, on discute, on essaie des choses. »

Quentin Fillon Maillet (FRA) – Manzoni/NordicFocus

Des ajustements qui ont portés leur fruit sur le sprint et qui pourront être observés dès ce dimanche sur la poursuite. « Je pense que là, c’est quand même quelque chose d’assez probant. Reste à espérer que ça s’installera dans la durée », conclut le coach.


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