Ski de fond : « Il y a une culture du ski de fond qui est juste incroyable », assure Léo Guenin à propos de la Suède
Il existe plusieurs voies pour atteindre le haut niveau. Afin de remplir cet objectif, le Suisse Léo Guenin a choisi un chemin singulier. Après avoir grandi au Val-de-Ruz (Suisse), dans une famille très sportive, il s’est dirigé vers le ski de fond avec rapidement des résultats convaincants.
Après avoir été sélectionné dans le cadre du Giron Jurassien, il a intégré le centre régional de performance avec de bons résultats à la clé : champion romand U14 et vice-champion en U16. Après avoir fini ses études en Suisse, le fondeur de 20 ans s’est installé en Suède à Luleå à l’été 2023, depuis il participe au circuit local. Léo Guenin revient sur ses deux premières saisons en Suède, et fait le point pour Nordic Magazine. Entretien.
- Tout d’abord, comment avez-vous découvert le ski de fond ?
Je suis issu d’une famille sportive. Mes parents m’ont initié à plein de sports différents, mais pas forcément au ski de fond. J’ai vraiment eu la chance de découvrir un peu tous les sports qu’on peut imaginer. J’ai dû commencer vers l’âge 10-11 ans. J’ai tout de suite apprécié cette sensation de glisse et d’être dans la nature. Vraiment cette sensation de liberté, de légèreté, c’est quelque chose qui m’a tout de suite plu.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous installer en Suède ?
Je suis parti en août 2023 avec vraiment un projet ski de fond. Quand j’ai dû choisir mon orientation professionnelle, j’avais deux choix. Soit le choix de partir dans un centre national de performance suisse, avec des études en commerce. C’est quelque chose qui ne me plaisait pas forcément. J’ai choisi un peu de prendre ma propre voie avec un CFC [un certificat fédéral de capacité, NDLR], en sachant que ça allait être un peu plus dur de concilier le choix professionnel et le monde du ski de fond. J’ai effectué ces quatre années. J’ai serré les dents, mais j’ai gardé cette motivation pour qu’après je puisse m’investir à fond dans le sport. Le projet s’est concrétisé vraiment il y a deux ans à la suite de l’obtention de mon CFC et je me suis installé en Suède.
- Quelles différences avez-vous remarqué en arrivant en Suède ?
Il y a une culture du ski de fond qui est juste incroyable. Une manière de fonctionner qui est complètement différente. Chez nous, la sélection se fait plus tôt. Mais ici [en Suède, NDLR], ils tirent quasiment tous leurs études jusqu’à 28 ans. Et même s’ils ne jouent pas le top classement, ils continuent de se battre. Les coupes de Suède sont beaucoup plus relevé. On court dans des stades incroyables, sur des vraies pistes de ski de fond, des pistes larges qui pourraient vraiment être des coupes du monde. Les infrastructures autour du ski de fond sont beaucoup plus importantes. On voit que le ski de fond a une place vraiment importante dans la vie des gens.
- Avez-vous réussi à vous adapter facilement à ce nouvel environnement ?
Je dirais qu’il y a deux choses qui n’ont pas été évidentes pour moi. La première, ce sont tous les déplacements. En Suisse, les déplacements sont au grand maximum de deux heures et demie à trois heures. En Suède, quatre heures sur les routes, c’est normal. C’était difficile à appréhender. Et ce climat nordique également, avec des nuits hyper longues durant l’hiver. Quand tu te réveilles, il fait nuit noire. Tu pars t’entraîner, il commence gentiment à faire jour. Puis, le soleil tombe rapidement à une heure, deux heures. Ce n’était pas évident.
Mais bon, on a la chance de s’entraîner dans des paysages tout blancs avec des arbres givrés et énormément de neiges. Ce sont des choses qui m’inspirent et me donnent de la motivation tout au long de l’hiver pour continuer de travailler dans des périodes un peu plus difficiles.
- Quel bilan faites-vous depuis votre arrivée en Suède ?
Il est vraiment bon, je suis très content. Après ma première saison, j’étais un petit peu mitigé. Je voyais beaucoup de progrès dans ma manière de skier, dans ma manière d’organiser mes journées et de me comporter comme un skieur. Mais en termes de résultats et de performances, je n’étais pas totalement satisfait.
- Puis cette saison, les résultats ont continué de s’améliorer…
J’ai fait de très bons résultats. J’ai réussi à réaliser une performance assez incroyable en fin de saison avec la médaille de bronze au classement U23 sur les 10 kilomètres classique des championnats de Suède [avec le onzième temps scratch, NDLR]. C’est vraiment ma performance majeure de l’année. J’ai aussi pris la qualification du sprint de Falun (Suède) en coupe de Scandinavie. C’est incroyable quand on connait le niveau. Je pense que j’ai fait un bon pas en avant en termes de progression, en termes de technique et dans la gestion de mes courses. Je suis vraiment content, le bilan est très positif.
- Quels sont tes objectifs pour la suite ?
Mon rêve et mon objectif à long terme, c’est de réussir à vraiment me professionnaliser et d’intégrer l’équipe de Suisse. J’ai envie de courir en coupe du monde et sur les Jeux olympiques. À court et moyen terme, je dirais que l’objectif c’est de continuer de progresser et de prendre du plaisir dans ce que je fais.
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