Depuis l'adolescence, Lena Haecki-Gross connaît des troubles du comportement alimentaire.

Biathlon : Lena Haecki-Gross se confie sur une difficile période de sa vie

« Beaucoup de gens dans ce monde ont des problèmes. » C’est avec cette phrase forte que Lena Haecki-Gross débute son interview accordée à la SRF. Sixième meilleure biathlète de la planète l’an dernier au terme d’une saison où elle a littéralement brisé son plafond de verre, la Suissesse s’est longuement exprimée sur une période de sa carrière où elle a connu des troubles du comportement alimentaire.

Lena Haecki-Gross (SUI) – Manzoni/NordicFocus

« Chaque fois que je mangeais quelque chose, j’avais l’impression qu’un monstre s’était réveillé en moi et qu’il en voulait toujours plus », raconte avec émotion la biathlète de vingt-neuf ans au moment d’évoquer son adolescence, période où elle a développé une hyperphagie boulimique. « C’est un comportement dans lequel vous essayez de perdre autant de poids que possible d’un coup, explique-t-elle. Mais le corps n’arrive pas à suivre et déclenche un signal d’urgence, ce qui conduit à une frénésie alimentaire. »

Lena Haecki-Gross (SUI) – Manzoni/NordicFocus

Toutes ces crises de boulimie ont d’ailleurs entraîné Lena Haecki-Gross dans une spirale négative : « Mon estime de moi était à zéro. Je me suis refusée ma volonté. En d’autres termes, ce trait de caractère dont j’ai toujours été extrêmement fière en tant qu’athlète », raconte-t-elle.

« Quand j’allais au restaurant, je cherchais automatiquement quel plat contenait le moins de calories »Lena Haecki-Gross à la SRF

Et c’est aussi pendant de longues années que la native d’Engelberg (Suisse) a caché ce problème de santé à son entourage. « Quand j’allais au restaurant, je cherchais automatiquement quel plat contenait le moins de calories. Une grande partie de ma maladie était due au fait que je m’isolais et que je ne laissais personne m’aider », détaille la Suissesse.

Peu à peu, prenant conscience de la gravité de la situation, l’épouse de Marco Gross a fini par s’ouvrir. Une aide précieuse qu’elle doit notamment à sa sœur. « J’ai veillé pour aborder le sujet en douceur, car c’est un sujet sensible et Lena a également réagi avec beaucoup de sensibilité. C’était incroyablement fort de la part de Lena d’exprimer réellement ce qui se passait dans sa tête. Ce moment restera toujours gravé en moi », narre Marthe Haecki.

« La première étape, et aussi la plus importante, est d’admettre que vous avez un problème »Lena Haecki-Gross à la SRF

« La première étape, et aussi la plus importante, est d’admettre que vous avez un problème, ajoute Lena Häcki-Gross. Demandez de l’aide, parlez à quelqu’un, ouvrez-vous à votre environnement. Ce sont des points qui ont amélioré le tout étape par étape dans mon expérience personnelle. »

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Lena Haecki-Gross (SUI) – Manzoni/NordicFocus

Aujourd’hui encore, celle qui a décroché sa première victoire en coupe du monde l’hiver dernier, reste prudente sur ce sujet. « Cela prendra encore un certain temps, si jamais il disparaît complètement. Mais je me sens beaucoup mieux. Je suis à nouveau beaucoup plus heureuse », rassure-t-elle.  


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