La domination de Johannes Thingnes Boe
« C’est sûr qu’il a eu un très très gros niveau sur ce mois de janvier. Quand on regarde sur la saison complète, il y a une seule course qu’il a ratée, l’individuel d’ouverture de Kontiolahti. Sinon, il a eu un petit trou au Grand-Bornand et a tout gagné. Il est en confiance, est très fort sur les skis et a une très belle régularité en tir. Il est impressionnant. »
« Il a fait un nouveau record en gagnant les cinq premiers sprints de l’hiver. C’est remarquable de sa part. Il a accéléré en ce mois de janvier pour montrer que le globe serait pour lui à la fin de l’hiver. Il a fait comme un Martin Fourcade quand on savait déjà en janvier que ce serait lui le vainqueur. Aux Mondiaux, il faudra qu’il ouvre une grande porte pour se faire battre parce que, en ce moment, elle est plus que fermée. C’est un ogre. »
La puissance de feu du collectif norvégien
« Pour être dans l’équipe A norvégienne, c’est vraiment très dur ! Non seulement, ils vont tous vite sur la piste, mais ils ont aussi de très bonnes moyennes au tir. La densité est plus qu’impressionnante. On connaissait [Sturla Holm] Lægreid très solide au tir, mais, là, sa vitesse sur les skis a encore augmenté et il se rapproche des meilleurs temps. Après Johannes [Thingnes Boe], c’est un deuxième adversaire difficile à détrôner, ce qui fait qu’il est difficile d’accéder au podium pour les autres. »
Le retour des Allemands
« Benedikt Doll, qui est de mon âge, et Roman Rees ont réalisé de super performances ! Sans podium sur ces trois étapes de janvier, mais cela se rapproche et fait du bien pour l’équipe d’Allemagne parce que, depuis l’arrêt d’Arnd Peiffer, ils avaient du mal à se montrer. Cela fait plaisir de revoir des Allemands devant ! Ils arrivent souvent à répondre présents sur les grands rendez-vous où ils sont attendus donc il faudra assurément s’en méfier aux Mondiaux d’Oberhof. »
Un mois de janvier difficile pour les Bleus
Quentin Fillon-Maillet
« Quentin [Fillon-Maillet] est d’autant plus déçu que son année dernière était exceptionnelle. Ne pas parvenir à refaire la même chose, c’est forcément compliqué à gérer. Globalement, il est quand même là, même s’il en manque un petit peu sur les skis par rapport à l’hiver passé. Il a de la constance au tir, mais il a moins de marge sur Johannes [Thingnes Boe] qui a, lui, augmenté sa marge. Les Mondiaux, pour lui, ce sera l’espoir de se refaire sur la saison pour marquer le coup. Il ne lâchera pas l’affaire. »
Emilien Jacquelin
« Je pense que la pause d’Emilien Jacquelin [à cheval sur Pokljuka et Ruhpolding, NDLR] lui a fait du bien. Sa faiblesse, c’est son tir debout où il n’arrive pas à être serein dessus avec 75 % de réussite. Par contre, sa vitesse à skis est toujours continue et au top. Son tir l’empêche de performer, ce qui est, d’un côté, rassurant parce que c’est plus dur de remonter la pente physiquement qu’au tir où il y a souvent de la sérénité et de l’engagement à retrouver. Pour lui, c’est le moment de faire son biathlon et le show comme il adore en espérant qu’il soit bien dans ses baskets. »
Fabien Claude et Antonin Guigonnat
« Fabien Claude fait un super bel hiver ! Il avait terminé fort 2022 avec deux quatrièmes places au Grand-Bornand. Cela s’est joué à rien pour le podium à chaque fois. Il est très régulier avec des temps rapides sur la piste. Le plus dur, c’est au tir avec un debout encore trop pénalisant. Il peut largement faire une étincelle à Oberhof ! Antonin Guigonnat, lui, fait une belle saison avec des chronos qui s’améliorent au fil de la saison mais il a perdu un petit peu de régularité au tir. Tout ce que je lui souhaite, comme Fabien, c’est de faire une médaille ! »
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